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Études Supérieures


Au Canada, le financement des étudiants diplômés et des post-docs a rendu impossible la constitution du même filet de sécurité financière que les personnes non universitaires de mon âge. Les niveaux d'allocation minimum (une barre fixée par le financement des trois Conseils) ne laissent que peu d'argent (voire aucun) pour l'épargne, après avoir couvert les frais de subsistance. Non seulement ce financement n'a pas suivi le rythme de l'inflation, mais les programmes de financement actuels des trois Conseils ne financent qu'une fraction du diplôme d'un étudiant. Soutenir les étudiants uniquement pendant les premières années de leur cursus, puis les laisser se débrouiller seuls une fois qu'ils ont consacré beaucoup de temps et d'énergie à leurs études est à la limite du prédateur. Le modèle de financement actuel nuit également à la recherche au Canada dans son ensemble, car une part importante des subventions de recherche doit désormais être consacrée aux allocations des étudiants. Le climat de financement actuel me pousse à chercher frénétiquement des alternatives de carrière non académique. À ce stade, si je fais un post-doc, ce sera à l'étranger, dans un pays qui soutient sérieusement la recherche.


Si le financement des études supérieures était de 35 000 $CAN par an pour tous les étudiants ou de 60 000 $CAN par an pour tous les postdoctorants, comment cela changerait-il votre vie ? Les augmentations proposées allégeraient certainement le fardeau financier et m'amèneraient à reconsidérer brièvement la possibilité de rester au Canada en tant que chercheur postdoctoral. Cela dit, si je fais le calcul, une augmentation du FDP à 60 000 $ (15 000 $ de plus que le FDP des trois Conseils) n'entraînerait qu'une augmentation d'environ 10 000 $, puisque 1/3 de ce financement serait retourné en impôts. J'aimerais également noter que même cette augmentation hypothétique placerait le salaire à environ 25 000 $ de moins que ce que le PDF des trois conseils devrait être, ajusté à l'inflation. Ce niveau de PDF ajusté placerait également le revenu net à seulement 10 000 $ de plus que l'allocation ajustée pour les étudiants diplômés. Cela ne semble pas adéquat étant donné la différence d'expérience et l'absence d'avantages sociaux et de couverture médicale pour le post-doc. Le système actuel (et même le système proposé) de financement des post-docs place les gens dans une position extrêmement précaire. J'aime l'idée de faire carrière dans la recherche, mais je veux aussi vivre ma vie et fonder une famille. À l'heure actuelle, ces deux choses sont incompatibles.


Commentaires supplémentaires : En dehors du financement. Au Canada, les délais d'obtention d'un doctorat sont longs et on s'attend à ce qu'une maîtrise soit obtenue avant les études de doctorat. Cela contraste avec l'Europe, où la maîtrise et le doctorat sont la norme, mais où les délais sont courts, et avec les États-Unis, où les délais sont longs, mais où les doctorats à entrée directe sont la norme. La structure actuelle au Canada ne permet pas aux chercheurs de se constituer un filet de sécurité financière ou de participer à l'économie avant d'avoir atteint la trentaine ou presque. La plupart d'entre eux ne se remettront probablement jamais financièrement de la perte de salaire et des intérêts composés sur les investissements. Cela rend l'achat sur un marché immobilier déjà inaccessible encore plus illusoire. Enfin, le sous-financement chronique des salaires des étudiants diplômés et des post-docs ne fait que creuser les écarts d'équité. Seules les personnes dont les familles ont de gros moyens pourront participer. Cela affecte de manière disproportionnée les personnes de couleur.

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